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    Aujourd’hui, jour de fermeture de la chasse (lire également ici), je laisse la parole au plus grand.

    «  

    À un homme partant pour la chasse

    Oui, l'homme est responsable et rendra compte un jour.

    Sur cette terre où l'ombre et l'aurore ont leur tour,

    Sois l'intendant de Dieu, mais l'intendant honnête.

    Tremble de tout abus de pouvoir sur la bête.

    Te figures-tu donc être un tel but final

    Que tu puisses sans peur devenir infernal,

    Vorace, sensuel, voluptueux, féroce,

    Échiner le baudet, exténuer la rosse,

    En lui crevant les yeux engraisser l'ortolan,

    Et massacrer les bois trois ou quatre fois l'an ?

    Ce gai chasseur, armant son fusil ou son piège,

    Confine à l'assassin et touche au sacrilège.

    Penser, voilà ton but ; vivre, voilà ton droit.

    Tuer pour jouir, non. Crois-tu donc que ce soit

    Pour donner meilleur goût à la caille rôtie

    Que le soleil ajoute une aigrette à l'ortie,

    Peint la mûre, ou rougit la graine du sorbier ?

     

    Dieu qui fait les oiseaux ne fait pas le gibier.

     

    »

     

    Victor Hugo, Dernière gerbe (posthume, 1902)

     

     

    Les oiseaux… le gibier… le gibier… les oiseaux.

    Le père Hugo (pardon pour cette familiarité, mais elle est admirative et respectueuse) ne croyait pas si bien dire. Dans notre bonne commune, ce vers prend tout son sens.

     

    1- Les oiseaux

    Prenez Denis Chavigny, artiste peintre-aquarelliste animalier et ornithologue, remarquable connaisseur de l’avifaune ligérienne. Les oiseaux n’ont plus de secrets pour lui. Pensez donc ! Il les dessine si bien depuis tant d’années. Quand il est à l’affût, c’est feuille de dessin et crayon à la main.

    La République du Centre, sous la plume (!) de Jean-Michel Kalouguine, lui avait consacré un bel article le 22 décembre 2013 (lire ici).

    L’émission de FR3 Vues sur Loire lui avait également consacré un reportage visible en cliquant sur ce lien.

    Bref, sa seule arme, c’est le crayon.

     

    2- Le gibier

    Prenez Jean-Noël Cardoux, sénateur – président du Groupe d’études Chasse et pêche au Sénat (voir ici)– et grand chasseur d’oiseaux d'eau (on dit « sauvaginier » dans le jargon idoine) devant l’Éternel (Trente ans à l’affût du gibier d’eau*, c’est vous dire !...). En termes cynégétiques, les oiseaux d’eau s’appellent en effet « gibier d’eau ». Ils ne sont intéressants que parce qu’ils sont des cibles potentielles.

    Quand il est à l’affût, c’est fusil à la main. Pour lui, les oiseaux ne sont pas des sujets de dessin. Ils sont du gibier.

    Bref, son seul crayon, c’est le fusil.

    Finalement, chacun son truc…

    Au fait, j’y pense maintenant : crayon… dessin… fusil…, fusil… dessin… crayon, ça ne vous dit pas quelque chose ?

     

    *Titre de l’un de ses livres

     

     

    L'oiseau et le gibier

     

    L'oiseau et le gibier

     

     

     

    [Mis en ligne le 28/02/2015]

     


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    10 heures 32, 10 heures 40 et 14 heures 50 au clocheton de l’hospice 

    Rue de l'Hospice - Carte postale ancienne (coll. personnelle) - Cliquer sur la photo pour l'agrandir 

     

    Nous sommes Rue de l’Hospice (rebaptisée Rue des Déportés après-guerre) au début des années 1900 et après 1911, puisqu’on aperçoit de chaque côté de la rue des poteaux de lignes électriques. Or, on sait que la première ligne électrique a été inaugurée à Sully le 27 novembre 1911.

     

    Aujourd'hui

    10 heures 40 et 14 heures 50 au clocheton de l’hospice

    Etat actuel - Cliquer sur la photo pour l'agrandir 

     

    La configuration des lieux n’a pas tellement changé, bien que les bâtiments qui se trouvent à gauche sur la photo ancienne aient été détruits lors des bombardements de 1940 et remplacés lors de la reconstruction d’après-guerre par les bâtiments que nous connaissons actuellement (photo ci-dessus).

    La légère courbe de la rue de l’Hospice existe encore aujourd’hui, mais elle semble avoir été plus marquée à l’époque. Peut-être la rue était-elle moins large, d’où cet effet visuel.

    La belle grille en ferronnerie d’art de l’ancien hospice a été remplacée par une grille plus moderne, mais moins ouvragée. Est-elle partie à la benne ? Le portique où était forgé le mot « Hospice » (voir photo ci-dessous) a également disparu. Où est-il et a-t-on perdu sa trace ? À la benne aussi ?

     

    10 heures 40 au clocheton de l’hospice

    Détail du portique en ferronnerie d’art et grille ancienne de l'hospice, aujourd'hui disparus. Cliché tiré de l'ouvrage de Dany Lemelin, Sully-sur-Loire : A la recherche du passé suspendu (page 109) - Cliquer sur la photo pour l'agrandir

    L'électricité n'est pas encore arrivée (on voit parfaitement le réverbère, à gauche), à la différence de la première photo, qui est donc postérieure.

     

     

    Les chapiteaux des piliers semblent avoir aujourd’hui perdu leur élément sommital. Le pavillon latéral a également perdu sa souche de cheminée en briques, mais a gagné deux fenêtres sur rue (percées à quelle époque ?). Par contre, ses deux épis de faîtage en zinc ont nettement été revus à la baisse.

    Le cyprès chauve du bord de la Sange  - que l’on aperçoit en arrière-plan – a eu le temps de pousser entre les deux clichés, à moins qu’il ne s’agisse – c’est d’ailleurs assez probable étant donné son emplacement – de celui qui s’est abattu sur le Pont aux prêtres le 7 août 2008 (lire ici).

    La rue dont on aperçoit l’entrée, à gauche, s’appelait la rue des Avenots (producteurs d’avoine), aujourd’hui rue Jean Jaurès ; elle conduisait en effet à la halle aux grains (située à peu près à l'endroit où se trouve aujourd'hui le bureau de poste). Non loin de là se trouvait le « puits à l’avoine » (la rue du Puits à l’avoine – lire ici – en garde le souvenir).

    Toute une partie de Sully à jamais disparue sous les bombes...

     

     

    [Mis en ligne le 26/02/2015]

     


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    Il vient d’être installé, ce nouveau panneau, à Saint-François.

     

    « Et maintenant, Capitaine, me direz-vous enfin où nous allons ? » (Hergé, Les aventures de Tintin, Les 7 boules de cristal, Casterman)* 

     Nouveau panneau (Saint-François) - Cliquer sur la photo pour l'agrandir (Photo : B. M.-S.)

     

    S’agirait-il d’une nouvelle manière d’indiquer la distance qui sépare le panneau lui-même de l’établissement/équipement/structure/installation dont la direction est indiquée ? À savoir, plus le nom de l’établissement/équipement/structure/installation serait proche de la flèche indiquant la direction, plus l’établissement/équipement/structure/installation serait proche du panneau, et réciproquement ?

    Auquel cas, le panneau indiquerait que le « complexe sportif » est plus proche que le « collège ».

    Renseignements pris, ce cas de figure n’est pas prévu par la réglementation en matière de panneaux de signalisation. Pourquoi donc avoir placé le mot « Collège » aussi loin de la flèche alors qu'il était tout à fait possible de le centrer ? Pour un peu, on n’aurait eu droit qu’à la flèche, le mot « Collège » étant totalement passé à la trappe, à force d’être repoussé à droite. Un panneau de signalisation avec une flèche, sans rien d’autre. Bonjour l’angoisse ! On a eu chaud…

    Ce ne serait pas mieux comme ça ?

     

    « Et maintenant, Capitaine, me direz-vous enfin où nous allons ? » (Hergé, Les aventures de Tintin, Les 7 boules de cristal, Casterman)* 

    Et hop, le tour est joué ! C’est-y pas mieux comme ça ? - Cliquer sur la photo pour l'agrandir (Photomontage : B. M.-S.)

     

    |Merci à B. M.-S. pour les photos (la vraie et la fausse !)| 

    ...................................... 

    * Au fait, il répond quoi, le Capitaine, à la question posée par Tintin ?

    « Et maintenant, Capitaine, me direz-vous enfin où nous allons ? » (Hergé, Les aventures de Tintin, Les 7 boules de cristal, Casterman)*

    Hergé, Les aventures de Tintin, Les 7 boules de cristal, Casterman - Cliquer sur l'image pour l'agrandir 

     

    Le ou la gagnant(e) remporte le titre de tintinophile sullylois(e) émérite. Ce n'est pas rien. 

     

     

     

    [Mis en ligne le 23/02/2015]


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