Parade de meute et d'équipage de vénerie au début des années 1900 dans les rues de notre commune (rue du Faubourg Saint-Germain ?). Photo ancienne tirée du livre de Dany Lemelin, Sully-sur-Loire - A la recherche du passé suspendu (1999), page 141

Certains trouvent la chasse à courre moralement acceptable, d’autres pas, dont nous faisons partie à Sully-sur-Loire, mode d’emploi. On l’avait déjà dit ici. A nos yeux, faire souffrir un animal sans raison autre que celle de se distraire et d'occuper son temps libre ne saurait constituer une preuve de raffinement ou de civilisation.

Quoi qu’il en soit, on espère ne plus avoir à subir en centre-ville (ni ailleurs dans la commune) des défilés de chiens de meute et d’équipages venus faire leur intéressant en occupant l’espace public. Les seigneurs venant parader devant les manants, c’est terminé. Que ces nantis sur-friqués se contentent de la Fête de la Sange en septembre ! Ils pourront éventuellement, s'ils y tiennent vraiment, faire le tour du parc en prenant garde de ne rien abîmer et de ramasser la merde derrière eux.

On espère à cet égard que le festival de trompes de chasse organisé en septembre prochain lors de cette manifestation ne constitue pas le premier étage d’une fusée qui viserait à faire de notre commune un haut-lieu de la défense et illustration de la chasse à courre. On imagine aisément que certains partisans et défenseurs* de cette ignominie d’un autre âge sont à la manœuvre pour tenter de faire revenir les meutes et les équipages dans le centre-ville. C’est aux citoyens opposés à ce genre de barbarie de montrer leur désaccord. Taïaut !...

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*Jean-Noël Cardoux notamment, sénateur et Président du groupe d’études Chasse et pêche au Sénat (lire ici), grand chasseur et ardent défenseur de la chose cynégétique, co-auteur d’un livre intitulé La vénerie en forêt d’Orléans (2006) et prêt à souffler dans la trompinette à Paris pour défendre la chasse (l'anecdote nous est contée par Christian Cardoux dans son Sully-sur-Loire de la Révolution française à la Révolution industrielle (page 204) :

Et [Sully-sur-Loire] réaffirme, tout au moins dans la personne de son maire, son attachement à la chasse de plus en plus menacée : celui-ci défile, ceint de son écharpe, à la tête de la délégation sullyloise - transportée par trois cars en plus des voitures particulières - à la manifestation cynégétique du 14 février 1998 qui a regroupé 150 000 participants : certainement un cas unique où un maire de Sully sonnera de la trompe dans les artères de la capitale.

Bon poumon ne saurait mentir...

[La pub pour le bouquin est offerte. C'est pas beau, ça ?]

[Mis en ligne le 12/08/2015]