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    Comme le disait Giuseppe Verdi : « Tournons-nous vers le passé, ce sera un progrès ».

    Donc, retour vers 1678, plus précisément vers le livre VII des Fables de notre Jeannot national.

     

     

    Les Animaux malades de la peste

    Un mal qui répand la terreur,
    Mal que le Ciel en sa fureur
    Inventa pour punir les crimes de la terre,
    La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
    Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
    Faisait aux animaux la guerre.
    Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
    On n'en voyait point d'occupés
    A chercher le soutien d'une mourante vie ;
    Nul mets n'excitait leur envie ;
    Ni Loups ni Renards n'épiaient
    La douce et l'innocente proie.
    Les Tourterelles se fuyaient :
    Plus d'amour, partant plus de joie.
    Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
    Je crois que le Ciel a permis
    Pour nos péchés cette infortune ;
    Que le plus coupable de nous
    Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
    Peut-être il obtiendra la guérison commune.
    L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
    On fait de pareils dévouements :
    Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
    L'état de notre conscience.
    Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
    J'ai dévoré force moutons.
    Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
    Même il m'est arrivé quelquefois de manger
    Le Berger.
    Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
    Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
    Car on doit souhaiter selon toute justice
    Que le plus coupable périsse.
    - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
    Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
    Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
    Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
    En les croquant beaucoup d'honneur.
    Et quant au Berger l'on peut dire
    Qu'il était digne de tous maux,
    Etant de ces gens-là qui sur les animaux
    Se font un chimérique empire.
    Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
    On n'osa trop approfondir
    Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
    Les moins pardonnables offenses.
    Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
    Au dire de chacun, étaient de petits saints.
    L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
    Qu'en un pré de Moines passant,
    La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
    Quelque diable aussi me poussant,
    Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
    Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
    A ces mots on cria haro sur le baudet.
    Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
    Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
    Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
    Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
    Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
    Rien que la mort n'était capable
    D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
    Selon que vous serez puissant ou misérable,
    Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

     

    Jean de la Fontaine, Fables (Livre VII)

     

     

     

    [Mis en ligne le 27/03/2020]

     

     

     


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    L'aube d'un monde nouveau ?

     

     

     

    En cette période militarisée où refleurit la bonne vieille terminologie guerrière (nous sommes « en guerre », « fermé jusqu’à nouvel ordre », la commune est « mobilisée », etc.) propice à l’affolement général, il n’est pas inutile peut-être de repenser au passé.

    Si vous avez une certaine longévité, vous avez peut-être connu, comme moi, la précédente pandémie de l’hiver 1969-1970 (il y a donc pile 50 ans). À cette époque dépourvue de réseaux sociaux, d’internet et même – aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui – de télévision et de téléphone, cette grippe dite de Hong Kong (H3N2) était passée on ne peut plus discrètement, tout comme les 50 000 décès qu’elle avait provoqués cet hiver-là dans notre bon Hexagone.

    J’en ai quand même le souvenir précis dans ma classe de lycée où il y avait la moitié d’absents et où nous avions un professeur sur deux qui manquait…

    Cela vous rappelle-t-il, à vous aussi, des souvenirs ?

     

     

     

     

    [Mis en ligne le 24/03/2020]

     

     


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    Dans les semaines qui viennent, dans notre bonne commune comme ailleurs, il va nous falloir vivre « en mode dégradé », comme disent les spécialistes.

    Bref, ça va être un peu moins bien.

    C’est ainsi que les affichettes informatives ont fleuri sur les vitrines des différents commerces du centre-ville.

    Petit tour d’horizon (pendant que c’est encore possible).

    Et toute notre sympathie aux commerçants si rudement impactés.

     

     

    Les beaux draps

     

    Les beaux draps

     

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    Les beaux draps

     

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    [Mis en ligne le 18/03/2020]

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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