Clocheton de l'ancien hospice (aujourd'hui centre Françoise Kuypers)

On l’aimait bien, le double carillon de l’hospice (centre Françoise Kuypers) qui sonnait les heures, une première fois à l’heure exacte puis une seconde fois, deux minutes plus tard. C’était bien pratique quand on n'était pas sûr d’avoir bien compté le nombre de coups la première fois !

C’est fini, ou plutôt ce sera fini le 1^er juin. À compter de cette date, il faudra en effet s’habituer à n’entendre le carillon égrener les heures qu’une seule fois, à l’heure exacte. Fini la deuxième sonnerie de rattrapage ! Ainsi en a décidé le conseil municipal lors d'une réunion exceptionnelle tenue à huis clos.

D'après nos informations, plusieurs riverains en centre-ville s’étaient plaints de cette deuxième sonnerie qu’ils jugeaient superflue, agaçante et pénible, ajoutant qu’elle constituait une véritable nuisance sonore de 7 heures à 21 heures. Certains ont soutenu que ces doubles sonneries troublaient leur sieste, certificat médical à l’appui. D’autres voulaient même la suppression du carillon avant 9 heures le matin et après 19 heures le soir en soutenant qu’il s’agissait d’un trouble à l’ordre public, certains – vous n'allez pas le croire ! – allant même jusqu'à demander la destruction pure et simple du clocheton pour, disaient-ils, « ne plus être emmerdés ».

Le conseil municipal s’est partiellement rangé à leurs griefs et a donc voté la suppression de la deuxième sonnerie. Il met également en avant les économies d’électricité ainsi réalisées (le carillon fonctionne à l’électricité) : elles seraient estimées – apprend-on dans le rapport de 123 pages diligenté à cet effet – à 9 centimes d’euro TTC par jour (32,85 euros par an), soit 0,60 centime environ par habitant/an (0,0016 euro/jour) sur une base de 5 400 habitants (population sullyloise). La maintenance du carillon serait également de ce fait moins coûteuse (économie estimée à 50 euros par an), ce qui permettrait de substantielles économies pour le budget de la commune. En ces temps de disette budgétaire généralisée et de baisse de la dotation de l’État, toutes les économies, même minimes, sont bonnes à prendre, indiquait-on à la Mairie.

Il n’empêche. On est triste de voir disparaître cette particularité du paysage sonore sullylois. Reste à ouvrir tout grand les oreilles jusqu’au 1^er juin prochain, à garder des enregistrements de ces carillons (un exemple ci-dessous) et, pourquoi pas, à espérer que tout cela ne soit qu’une mauvaise plaisanterie sans lendemain.

[Mis en ligne le 1/04/2016]