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    Cette année encore, les « Heures » prétendument « historiques » vont envahir le parc du château. Bivouacs en carton pâte, soldats d’opérette sur fond de guerres de pacotille et armes factices vont être au programme des dites festivités. Tellement faux qu'à la moindre averse, on plie tout. Ben oui, la boue, les godillots bien cirés, les déguisements, tout ça...

    « Ne joue pas au soldat » chantaient les Sunlights en 1967 en remettant à l’honneur cette ancienne chanson de Paul Dalbret de 1921, dont vous lirez ci-dessous l’un des couplets :

     

    Faut-il que des parents n'aient rien dans les méninges
    Les soirs de carnaval pour déguiser encore
    Leurs enfants en poilus comme des petits singes
    Qui seraient habillés dans la veste d'un mort
    La cape militaire est le dernier emblème
    Le linceul dans lequel vos fils dorment là-bas
    Au moins respectez-les les soirs de carnaval
    Et ne déguisez pas vos enfants en soldats.

     

     

    « Rien dans les méninges »… Ce n’est pas nous qui le disons.

     

     

                                                                           Otto Dix, Soldat blessé, Bapaume, automne 1916 (Eau-forte, 1924)

     

     

     

    [Mis en ligne le 19/05/2017]

     


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    On ne le dira jamais assez : en matière de bâti et d’architecture, ce qui est visible depuis la rue (et depuis l’espace public en général) est, d’une certaine façon, public, même lorsqu'il s’agit d’un bâtiment privé. Autrement dit, la façade d’un bâtiment privé appartient aussi au domaine public. C’est pourquoi, par exemple, il n’est pas possible de faire tout (et n’importe quoi) sur la façade de sa maison, même si on en est l’heureux propriétaire.

    C’est ainsi que, selon les Plans locaux d’urbanisme (P.L.U.) en vigueur dans les communes qui en possèdent un, le propriétaire d’une maison ne peut pas peindre sa façade (visible depuis l’espace public) en rouge vermillon, bleu pétrole, rose bonbon ou jaune canari, même s'il en a très envie et s’il apprécie ces couleurs, à partir du moment où le P.L.U. l’interdit. Il est dans l’obligation de se conformer au P.L.U., même s’il est propriétaire de plein droit de sa maison. Évidemment, certains y voient une entorse inacceptable au droit de propriété… ce à quoi on peut facilement répondre que le droit de propriété n’est pas le droit de faire n’importe quoi.

    Qu’en est-il en revanche de ce qui constitue le second œuvre d'un bâtiment, également visible par tous depuis l’espace public, et notamment les garde-corps de balcons et les huisseries (portes d’entrée et fenêtres) ? Peut-on faire ce que l’on veut ? Dans certaines communes, le P.L.U. interdit par exemple le remplacement des huisseries existantes en bois par des huisseries en PVC ou en alu ; si un propriétaire souhaite changer ses fenêtres anciennes pour les remplacer par des fenêtres plus performantes en matière d’isolation phonique et thermique, il doit les choisir en bois, que ça lui plaise ou non.

    S’agissant des garde-corps des innombrables balcons existant dans la partie reconstruite de la commune, pas grand-chose à craindre : ils n’ont pas de fonction au niveau de l’isolation phonique ou thermique du bâtiment et ne sont pas concernés par la recherche constante des gains énergétiques. La commune doit malgré tout rester vigilante (lire ici « Un garde-corps fait maison ») si elle ne veut pas assister à la dégradation de ce petit patrimoine issu de la Reconstruction.

    Plus critique est la situation des portes d’entrée, et, dans une moindre mesure, des fenêtres, installées d’origine sur les bâtiments de la Reconstruction. Elles sont en effet directement concernées par l’amélioration des normes d’isolation et par les économies d’énergie. Quelle conduite adopter dans ce cas au niveau de la commune ? Laisser faire les propriétaires ou fixer des règles ? Et quelles règles ?

    Autant de questions délicates auxquelles il est urgent de donner des réponses précises, sous peine d’assister à la disparition progressive d’un petit patrimoine qui donne une harmonie certaine au centre-ville et au quartier Saint-Germain reconstruits.

    Bref, quelle conduite adopter ?

    Certains propriétaires ont fait le choix de garder les huisseries d'origine en les entretenant correctement et en modifiant l'aspect d'origine (les portes d'entrée d'origine en bois ne sont jamais peintes).

    En voici quelques exemples :

     

    Porte à porte

    8, place de la Trémoïlle (belle rénovation ; dommage que la boîte aux lettres ait le tournis...)

     

    Porte à porte

    28, boulevard Jeanne d'Arc (rien à redire, c'est parfait)

     

    Porte à porte

    16, boulevard Jeanne d'Arc (rien à redire non plus)

     

    D'autres propriétaires ont choisi de changer totalement et de remplacer les éléments d'origine par des éléments contemporains (essentiellement des huisseries en PVC ou en alu).

     

    Porte à porte 

    1, rue des Déportés (ancienne porte d'origine)

     

    Porte à porte 

    1, rue des Déportés (nouvelle porte)

     

    Porte à porte

    Ancienne porte du local de la police municipale (rue du Coq) 

     

    Porte à porte

    La nouvelle porte (plus jamais de problème de peinture à refaire !) - Cliquer sur la photo pour l'agrandir

     

    D'autres encore ont pris le parti de remplacer l'ancienne porte d'entrée en bois par une porte plus contemporaine, également en bois, tout aussi qualitative, même si l'essence est différente. C'est le cas ci-dessous, au n° 9 de la rue Foch, qui nous semble une belle réussite.

     

    Porte à porte 

    Porte d'entrée du 9, rue du Maréchal Foch 

     

    À l'inverse (et les exemples ne manquent malheureusement pas), on peut craindre le remplacement progressif des portes d'origine par des portes PVC bas de gamme. Par charité, on ne montera pas de photos de ces exemples, à notre avis toujours fâcheux.

    Il ne fait aucun doute que cette tendance, si elle venait à s'amplifier, porterait un rude coup à ce type de patrimoine communal et, par ricochet, à l'intégralité du patrimoine de la Reconstruction. Il serait sans aucun doute souhaitable d'y veiller avant qu'il ne soit trop tard.

    Pourrions-nous par exemple voir un jour ces belles portes d'origine remplacées par des portes forcément plus banales en PVC ?

     

    Porte à porte 

    7, rue du Maréchal Foch

     

    Porte à porte

    30, rue du Faubourg Saint-Germain

     

    Porte à porte

    25, boulevard Jeanne d'Arc

     

     

    S'agissant d'un patrimoine communal, c'est à la commune à tout mettre en œuvre pour le préserver. Ce n'est pas quand le mal est(sera) fait qu'il faudra commencer à y penser.

     

     

     

    [Mis en ligne le 16/05/2017]

     


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    Surveillez bien vos pieds de lavande, de romarin et de sauge ! Réchauffement climatique oblige, la chrysomèle du romarin (chrysolina americana), d’origine méditerranéenne, est aujourd’hui à l’œuvre dans certains jardins de notre bonne commune. Et elle a, tout comme ses larves, plutôt bon appétit…

    Elle est facile à repérer : elle est de la taille d’une petite coccinelle dont les élytres seraient mordorés (photos ci-dessous).

     

    La petite bête qui (re)monte (du Sud) 

     

    La petite bête qui (re)monte (du Sud)

     

     

    Si vous en apercevez sur votre romarin ou votre lavande, inutile d’attendre plus longtemps, sous peine de voir ces charmantes bestioles défolier intégralement la plante. La « cueillette » à la main et l’élimination donnent de bons résultats, ce qui n’empêche pas de combiner avec les pulvérisations de savon noir liquide.

    Bref, le réchauffement climatique n’a pas beaucoup de bons côtés et, de-ci de-là, nous n’allons pas tarder à nous en apercevoir.

     

     

     

    [Mis en ligne le 14/05/2017]

     


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