• On l’appelait « le boulevard circulaire »

     

     

    Qui n’a pas à Sully entendu parler de la « déviation » ? Ce mot, qu’on ne prononce à Sully qu’avec un sourire en coin et une manière toute singulière de hausser les sourcils en poussant un soupir, comme pour dire : « Mon pauvre monsieur, vous êtes un comique, vous ! Si vous y croyez encore !... », a une histoire.

    Tout d’abord, la « déviation » ne s’est pas toujours appelée ainsi. Il y a 50 ans, elle s’appelait « boulevard circulaire ». Christian Cardoux, dans son incontournable (!) ouvrage consacré à notre commune, Sully-sur-Loire de la Révolution française à la Révolution industrielle (2003), nous en parle en ces termes (page 174) :

     

    « 

    Un nouveau plan d’urbanisme

              De quoi s’agit-il ?

              À partir d’une hypothèse de doublement de la population sullyloise, l’architecte urbaniste Claude Leloup a prévu, et propose :

    • Une extension de la ville par la création d’un nouveau quartier au sud-ouest, ainsi que sur la route d’Isdes ;
    • Un boulevard circulaire de 25 mètres de large doublant à environ 100 mètres le boulevard existant, et reliant la route de Gien à la route d’Orléans, priorité étant donnée à la section route d’Orléans-route de Cerdon ;
    • Ultérieurement une déviation doublant, au sud, ce boulevard circulaire ;
    • Et éventuellement une voie rapide Nord-Sud traversant la ville et utilisant pour la traversée de la Loire le pont de chemin de fer, dans l’hypothèse de la suppression de la voie SNCF.

              C’est à l’évidence un projet énorme, et l’opposition se cristallise sur ce boulevard de 25 mètres de large, insistant sur l’importance du coût, la nécessité de démolir des maisons parfois nouvellement construites, et son inutilité, alors que l’extension de la ville et la construction de nouveaux quartiers résidentiels ne soulèvent pas d’objection majeure.

              Présenté à nouveau en réunion de Conseil le 9 mars 1966, défendu ardemment par MM. Boige et Leprince (qui pronostique une population de 10 000 habitants à échéance décennale), le projet est repoussé par 13 voix contre 10, ce qui met en minorité le Maire et son premier adjoint qui ont fait front commun malgré leur opposition politique. En tirant les conclusions, ils démissionnent de leur mandat, tout en restant conseillers municipaux. M. Boige aura exercé le sien pendant 19 ans. […]

    Le plan sera à nouveau examiné en conseil le 16/12/1966, puis le 28/04/1967, après de nombreux remaniements. Si le boulevard subsiste, sa réalisation n’est prévue qu’en trois tranches, sa largeur étant limitée à 20 mètres et sa longueur fixée à 300 mètres :

    1. De la Route d’Orléans à l’Avenue du Chemin de fer en passant devant les châteaux d’eau [NDR : aujourd’hui détruits – si un lecteur avait des photos de ces châteaux d’eau et/ou de leur destruction, nous serions intéressés. Ils se trouvaient sur les terrains occupés actuellement par la direction des routes du Conseil départemental, avenue du Hameau]
    2. De l’Avenue du Chemin de Fer à la Route de Cerdon en coupant le terrain de sport scolaire et en abattant deux maisons
    3. De la Route de Cerdon à la route de Gien en traversant le Chemin de l’Abreuvoir, une partie des jardins Bruneau, et en contournant les domaines de Plaisance et de Vérotte     

              et deux voies parallèles seront créées sur 300 mètres à 130 mètres l’une de l’autre.

     

              C’est l’apaisement : le projet sera accepté par 18 voix contre 1 refus et 3 abstentions. Un nouveau vote confirmera cette acceptation, après de nouveaux remaniements le 20/05/1969… et ce boulevard circulaire ne verra jamais le jour.

    »

     

    Depuis, et malgré la signification (peut-être) prémonitoire de la dernière phrase, on suppose et on suppute. Et réciproquement.

    Moralité 1

    Qu’il s’appelle « boulevard circulaire » ou « déviation », il s’agit donc d’un projet vieux de 50 ans, minimum. Si c’était du cognac, ça commencerait à être intéressant.

    Moralité 2

    On se donne donc rendez-vous dans 50 ans. Le projet aura sans doute encore changé de nom d’ici là. Le « Grand contournement », le « Périphérique », la « Tangentielle », le « Grand boulevard », la « Circulaire », la « Sullyloise », la « Contournante » ? Vous avez sans doute d’autres suggestions...

     

     

     

    [Mis en ligne le 19/05/2015]

     

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  • Commentaires

    5
    el solognot
    Jeudi 21 Mai 2015 à 15:09

    Ben dis CON-tribuable, c'que tu gribouilles ci-d'ssous, c'queu j'veux  t'dire tu à des fantasmes el jour ou ben la nouartée ? Tu rêves les voyons ouverts ou ben barrer ?

    4
    CON-tribuable
    Jeudi 21 Mai 2015 à 10:02

    36000 communes en France , c'est bien trop . Au niveau local ,un pont qui débouche directement sur le Centre Ville et provoque un étranglement qui met à mal tous projets de périphériques ou rocades , c'est pas terrible . Pourquoi dans ce cas ne pas envisager tout simplement une seule et même ville de tous les petits villages ruraux du canton , voir même avec Saint Père ou Bonnée , 3 villes à touche-touche. Dans ce cas , il en serait terminé des problèmes de circulations avec la  possibilité pour la ville de meilleures implantations géographiques à venir des zones industrielles et services publics . Avantage aussi d'économies importantes , un peu à l'image du projet de loi qui obligera d'avoir minimum 20000 habitants pour créer une communauté de communes .he he he .

    3
    el solognot
    Mardi 19 Mai 2015 à 19:07

    Moué j'dirais el tourne en rond...

    2
    baron 45
    Mardi 19 Mai 2015 à 18:40

       Il faut bien un premier!!! Et bien, c'est parti..... Ce qui m'intéresse, c'est de savoir qui était au conseil Municipal du 9 Mars 1966 et ensuite en 1967. Je m'imagine qui ont voté contre, se sont certainement ceux qui avaient des intérêts bien précis (Cultivateurs, propriétaires, etc) qui n'avaient aucun intérêts à ce que cette déviation se fasse. En 1967, OK c'est passé mais je m'imagine que les minoritaires étaient malgré tous bien en place, et le temps à passé, et rien a été fait pour activer ou réactiver ce projet. Les personnes en question ne sont plus dans la vie publique et demeurent paisiblement en retraite loin des nuisances sonores de la circulation des poids lourds, notamment....

    Honte à eux, de n'avoir rien fait au moment opportun, maintenant c'est trop tard. Sully va être une petite bourgade s'en allant mourir de l'incompétence de ses élus.

    J'espère et je souhaite que l'équipe présente va tenir compte de ce gros problème. J'ai confiance!!

    1
    Bobichon
    Mardi 19 Mai 2015 à 17:23

    L'Arlésienne...

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