La Loire n’est vraiment pas un long fleuve tranquille.

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La catastrophe la plus meurtrière survient le 23 mars 1648, jour de la foire de Sully. La Loire étant très agitée par le vent, deux bateaux avaient déjà failli chavirer peu auparavant quand un troisième de plus grandes dimensions tenta la traversée, « chargé d’un grand nombre de marchandises qui avaient été exposées en cette foire et de six-vingt personnes qui en retournaient ». Sous l’action conjuguée des vagues et d’un puissant tourbillon, le bateau chavira.

De ce grand nombre de personnes il ne s’en est sauvé que quinze ou seize… Ce spectacle a rempli tout le pays d’horreur et d’effroi, mais la pitié en fut grandement accrue le lendemain et les jours suivants, auxquels tout le voisinage accourut sur l’une et l’autre rive pour venir y reconnaître ses morts, entre plus de cent corps étendus sur la grève, beaucoup plus regrettés que la marchandise qui a été toute perdue. Chacun faisant retentir ensuite les chemins de gémissements […]  tout le pays ayant presque été converti en deuil à cause de ce funeste accident.

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Marie-Madeleine Martin, Naufrage à Sully le 23 mars 1648, dans Bulletin de la Société des amis du Musée de la Marine de Loire et du vieux Châteauneuf et sa région, n° 44 (3^e trimestre 1985, p. 2-3)

Cité par Christian Poitou, « Une petite ville ligérienne aux XVII^e et XVIII^e siècles », Chapitre II, p. 75, Deuxième partie (L’époque moderne et contemporaine : XVII^e-XX^e siècle) dans Histoire de Sully-sur-Loire : le château, la ville, le terroir, par Bernard Barbiche, Françoise Bercé, Martine Cornède, Jean Mesqui, Christian Poitou, Isabelle Reille, éditions Horvath, Roanne, 1986

[Mis en ligne le 23/03/2013]