Tout le monde le dit, même officiellement (ici et ci-dessous) : la région est un désert médical.

 Télécharger le magazine OCentre, n° 15 (2,9 Mo). Dossier consultable en page 10 (surligné par nos soins)

Ci-dessous, l'enquête du magazine Que choisir ? réalisée en octobre 2012 sur l'accès aux soins en métropole (exemple de Sully-sur-Loire concernant les ophtalmologues, gynécologues, médecins généralistes et pédiatres)

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Ci-dessous, carte tirée de l'enquête du magazine L'express concernant la densité médicale en 2014

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Dans ce contexte, il n’est pas inintéressant de citer cette remarque d’Ernest Gaugiran, secrétaire général du Comité central agricole de la Sologne, qui, en 1853 (il y a 161 ans quand même !), adresse une pétition à Napoléon III sur ce même problème en ces termes :

Dans toute cette contrée comprise entre Romorantin et Sully, entre Jargeau et Aubigny, Orléans et Vierzon, l’une des moins saines de France, pas une pharmacie, pas un hôpital ; […] pour tout ce canton [de Lamotte-Beuvron] et plus même, pour plus de 6 500 individus disséminés sur 40 000 hectares, un seul médecin. Nos jeunes docteurs ont peur d’un pays ennuyeux comme le brouillard, ils ont peur surtout d’y mourir de faim. 

 Source : Christian Poitou, Paysans de Sologne dans la France ancienne, La vie des campagnes solognotes, éditions Horvath, 1985 (page 202)

À titre de début de solution, ce même Ernest Gaugiran propose le versement par l'État d'une prime d'installation de 1 200 francs à tout jeune médecin désirant se fixer en Sologne. Et là, on tombe des nues en découvrant l’une des mesures préconisées aujourd’hui par le ministère de la Santé pour favoriser l’installation des jeunes médecins dans les zones déficitaires par le biais du Contrat d'engagement de service public, l'un de ces machins dont les responsables politiques ont le secret... (lire ci-après).

Le contrat d’engagement de service public (CESP)

Le CESP s’adresse à vous, étudiants et internes en médecine – et, partir de la rentrée 2013-14, à vous, étudiants en odontologie –. Les bénéficiaires du dispositif doivent s’engager à s’installer dans une zone où la continuité des soins est fragilisée ou à choisir une spécialité moins représentée dans le territoire de santé. En contrepartie, ils perçoivent une allocation mensuelle de 1 200€.

   Source : http://www.sante.gouv.fr/etudiants-internes-en-medecine-et-jeunes-medecins.html

1 200 francs en 1853, 1 200 euros en 2014. Elle aurait pas copié, Marisol ?

En tout cas, 161 ans bien sonnés de désert médical ! Disons que l’amélioration est très lente… Disons aussi qu'au niveau départemental et régional nos sémillants décideurs sont, depuis de longs mois, très occupés, qui à inventer un nom pour les habitants du Loiret, qui à trouver un nouveau nom pour la région. C'est certain, on avance... Bref, en 2014 comme en 1853, une vraie bonne solution : ne pas être malade !

Pour terminer, un seul point de désaccord, quand même, avec les propos d’Ernest Gaugiran : le brouillard, ce n’est pas ennuyeux.

[Mis en ligne le 28/11/2014]