• « De toute façon, à moto, tu peux pas rouler à 80 »

     

    Ce sont les propos tenus (reportage télé) par un « motard en colère » manifestant il y a peu contre le projet de réduction à 80 km/h de la vitesse sur les routes secondaires à double sens dépourvues de séparateur de voies. Ce projet, devenu réalité, entrera en vigueur dans quelques heures.

    On aurait aimé que le journaliste lui pose la question : « Et pourquoi ? », mais sans doute, par pure charité, s’est-il abstenu. Et bien lui en a pris, car quels arguments raisonnables ce motard aurait-il pu avancer pour justifier ses propos ?

    Dans toute cette affaire (dans notre bonne commune, compte tenu des portions de voirie déjà limitées à 30, 50 ou 70 km/h, cette mesure ne concernera qu’une partie somme toute infime des routes), on a suffisamment entendu les opposants avancer de faux arguments, souvent en toute mauvaise foi (mais pourquoi ?), ou, pour certains, par simple méconnaissance des données accidentologiques.

    Le professeur Claude Got, l’un des meilleurs experts internationaux dans le domaine de l’accidentologie routière, vient justement de publier un fascicule de 67 pages consacré au débat organisé au Sénat le 23 janvier 2018 avec le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe. Il y reprend la plupart des arguments apparemment sérieux avancés par les opposants à la décision de réduction de la vitesse à 80 km/h, et ce afin de mettre en évidence leur caractère fallacieux. C’est long, technique, un peu ardu et – faut-il le dire ? – ça ne se lit pas comme le journal. C’est – faut-il le dire encore ? – autrement plus intelligent qu’une remarque de « motard en colère ». C’est même tellement instructif que nous vous mettons ce document ci-après en téléchargement.

     

    « De toute façon, à moto, tu peux pas rouler à 80 » Commentaires de Claude Got relatifs à la commission sénatoriale (4,16 Mo)

     

    L’Annexe 5 de ce document reprend l’article publié par Claude Got dans Libération du 9 mars 2018. Il est reproduit ci-dessous.

     

    «

     

    Une coalition des « touche pas à ma vitesse » et d’élus manipulateurs ou ignorants instrumentalisent la sécurité routière. Le Sénat et l’Assemblée mettent en place des « Commissions » dont les propos atteignent un niveau de désinformation ridicule et inquiétant.

    Soutenir une ruralité en difficulté dans une société en évolution rapide est une nécessité qui ne doit pas interférer avec la santé publique.

    Et tenter de reconstruire les partis qui ont implosé en 2017 en exploitant une démagogie en contradiction avec les faits est la pire des méthodes. Elle ne peut qu’accentuer la perte de crédibilité de ceux qui l’utilisent.

    Les adversaires des 80 km/h ne raisonnent pas, ils développent des idées fausses et en refusent d’admettre les connaissances reconnues par toutes les structures de recherche en accidentologie au monde.

    Les connaissances disponibles permettent de déterminer que le facteur principal de la densité d’accidents (accidents par km de voie) est le trafic. Et les routes qui supportent le plus de trafic ont déjà été l’objet de nombreuses améliorations. Mais cela ne compense pas l’effet du trafic et donc le nombre d’accident. Les accros de la vitesse nous expliquent que les routes larges, droites, au revêtement de qualité, pourraient rester à 90 ! Ils n’ont pas compris que ce sont sur ces belles routes qu’il y a le plus grand nombre de morts sur un km de voie car le trafic peut être 100 fois plus élevé que sur les petites routes, qui ne sont que 2 ou 3 fois plus dangereuses au kilomètre parcouru.

    De plus, les opposants aux 80 km/h majorent la perte de temps produite par cette réforme. Abaisser à de 90 à 80 la vitesse maximale n’allonge pas le temps de parcours de 11%, l’évaluation indiquée par le comité des experts auprès du Conseil National de la sécurité routière était une modification de la vitesse moyenne de 5 km/h, soit un allongement d’environ 6% de la partie hors agglomération d’un parcours (la vitesse moyenne est actuellement proche de 80 km/h). Elle a été confirmée par une étude récente dont les résultats sont maintenant publiés.

    Il faut également tenir compte du temps de parcours en agglomération qui n’est pas modifié par cette réforme. Sur le réseau départemental le temps moyen de traversée des agglomérations se situe entre 10 et 40 % du temps de parcours. De nombreuses mesures ont été faites et leurs résultats sont en accord avec des accroissements de l’ensemble du temps de parcours de 1 à 4 minutes sur une distance de 60 km parcourue en une heure avec la limitation actuelle.

    Mais ces opposants ne veulent pas reconnaître que l’on perd du temps au niveau des grandes agglomérations et de leurs banlieues, avec des vitesses moyennes de 20 à 40 km/h, alors que la circulation sur les réseaux des départements qui ont une faible densité de population, se situe entre 50 et 70 km/h.

    Ils oublient de faire la comparaison entre la vitesse maximale à 90km/h sur les routes où se tuent le plus grand nombre d’usagers qui n’a pas été modifiée depuis décembre 1973 et la vitesse maximale en agglomération. Cette dernière a été abaissée de 60 à 50 en 1990 et les «zones 30» ou «villes à 30» (vitesse limitée à 30 kilomètres à l’heure) se multiplient. Ce sont les habitants de ces agglomérations qui en font la demande dans le but d’être protégés et de protéger leurs proches. Les augmentations des temps de parcours ont été proportionnellement beaucoup plus allongées lors de ces nouvelles réglementations en agglomération que par une limitation à 80km/h hors agglomération et les fameuses «zones 30» ont été demandées et acceptées.

    Ces opposants ne disent pas que la mesure aura des effets favorables sur la mortalité inversement proportionnels à la densité de population. Refuser le 80 hors agglomération signifie que l’on ne souhaite pas réduire la mortalité là où elle est la plus élevée.

    Ces adversaires oublient également nos engagements pris lors de la COP21 en 2015 de réduire de 29% notre consommation de carburants pour les transports routiers à l’échéance 2028. Deux ans se sont écoulés et la consommation continue d’augmenter. Il n’y a pas que les faussaires qui se taisent sur ce sujet, il serait utile que tous les ministres expriment leur solidarité envers cette mesure.

    Ils ne se préoccupent pas du déficit de notre balance des paiements (plus de 60 milliards d’euros en 2017) alors que le prix du pétrole augmente et que nos achats actuels dépassent 30 milliards d’euros.

    Le plus paradoxal dans cette situation est le constat d’une opposition au 80 hors agglomération d’un nombre important d’élus des départements qui vont bénéficier de la réduction de la mortalité la plus importante. Il faudrait rappeler à ces élus, majoritairement masculins, que les femmes font maintenant autant de kilomètres que les hommes et que seulement 400 d’entre elles meurent sur les routes quand 2000 conducteurs sûrs d’eux-mêmes et de la qualité de leur conduite disparaissent. Ils devraient également prendre en considération le fait que 90% des suspensions de permis faute de points concernent les hommes. Ce sont des femmes qui vont dans les parloirs de prisons (96,5% des détenus sont des hommes) et ce sont majoritairement des femmes qui enterrent leurs maris. Un mouvement de société, attendu depuis longtemps, tente de rééquilibrer le respect des valeurs entre les sexes, depuis les rémunérations jusqu’aux comportements genrés. Il est important et urgent que les femmes disent aux élus des « territoires » de se calmer et de respecter aussi la réalité des faits. L’accident de la route demeure la première cause de mortalité des jeunes adultes ; ces jeunes adultes sont leurs enfants.

     

    » 

     

     

    Sinon, pour les récalcitrants, il reste les « arguments » façon motard en colère qui, en réalité, ne sont que l’expression de la volonté de poursuivre la violence (et l’hécatombe) routières. Pour gagner quoi ?

     

     

    [Mis en ligne le 30/06/2018]

     

    « Fer ou brique ?Le Grand Café en péril »

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  • Commentaires

    12
    vivelepetitcommerce
    Samedi 14 Juillet 2018 à 15:58

    Pour une fois que le gouvernement fais baisser quelque chose en France !!!!

    11
    entre guillemets
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 15:03
    <cite class="iUh30" style="color: #006621; font-style: normal; font-size: 14px;">https://www.challenges.fr/.../le-danemark-demontre-qu-on-meure-moins-sur-une-route-a...</cite>

    19 déc. 2017 - 80 km/h sur route : le Danemark démontre l'ineptie de la mesure ... le nombre d'accidents en augmentant de 10 km/h la vitesse maximale ...

    Consultez cet article

    Et tout à fait d'accord avec entre parenthèses !

      • Samedi 11 Août 2018 à 08:49

        Le lobbying "touche pas à ma vitesse" a la vie dure !... sauf en cas d'accident dont il est victime !

        Petite expérience facile à mettre en oeuvre pour convaincre tout un chacun que la vitesse n'a aucune incidence sur la gravité des blessures en cas de choc (donc d'accident) :

         

        Placez-vous à une vingtaine de mètres d'un mur (solide).

        1- Avancez vers ce mur à la vitesse de la marche tranquille (4 km/h) ; tendez les bras pour amortir le choc avec le mur

        2- Recommencez l'expérience en avançant cette fois en trottinant (8 km/h) ; tendez les bras pour amortir le choc avec le mur

        3 - Recommencez l'expérience en avançant cette fois en courant (12 km/h) ; tendez les bras pour amortir le choc avec le mur

        4- Recommencez l'expérience en avançant cette fois en courant plus vite (15 km/h) ; tendez les bras pour amortir le choc avec le mur

        5- Recommencez l'expérience en avançant cette fois en courant à fond (20 km/h) ; tendez les bras pour amortir le choc avec le mur.

        Nous reparlerons de vos réactions... quand vous serez sorti des urgences et de l'hôpital !

      • entre parenthèses
        Samedi 11 Août 2018 à 00:51

        Merci à "entre guillemets" d'avoir rappelé l'ineptie de nos 80 km/h pendant que le Danemark démontre la dangerosité de cette mesure en rétablissant le 90 km/h.  Un problème typographique dans son commentaire empêche les lecteurs intéressés de se reporter à l'article.  En voici donc le lien : https://www.challenges.fr/automobile/dossiers/le-danemark-demontre-qu-on-meure-moins-sur-une-route-a-90-km-h-qu-a-80-km-h_555560

        Bonne lecture !

         

         

         

    10
    Lundi 2 Juillet 2018 à 18:18

    @entre parenthèses

    Merci pour votre intervention (en plus, je crois que vous vous êtes fait du mal ; ça me rend mal à l'aise, du coup !).

    C'est toujours comme ça au début, mais rassurez-vous, ça va passer. Dans deux ans, plus personne ne saura même à quelle date cette limitation de vitesse a été mise en œuvre. Vous verrez. Dans ce laps de temps, elle aura permis de sauver 300 vies, éventuellement la vôtre ou la mienne. 300, ce n'est pas énorme, peut-être, mais c'est 1+1+1+1+1, etc. et ça change tout.

    Rares sont les automobilistes qui tuent leur semblable parce que ce sont des salauds purs et durs. Par contre, ils sont parfois imprudents, alcoolisés, shootés, en train de téléphoner, de consulter des textos ou de rouler un chouia trop vite.

    Conduire n'est pas un acte banal et anodin. Ce n'est pas prendre un café, tondre sa pelouse, faire le ménage, regarder un film à la télé, etc. Conduire, c'est, AUSSI, avoir la possibilité de tuer quelqu'un d'autre. Tout simplement parce qu'une voiture est une arme létale potentielle. Trop peu d'automobilistes sont conscients de cela et c'est ce qui amène des comportements irresponsables, comme si on pouvait prendre le volant comme on prenait un café en terrasse. Non. Mille fois non.

    Cette affaire de limitation de vitesse à 80 km/h est, au fond, une broutille sans importance, comparée à cette prise de conscience que chaque automobiliste devrait avoir : je conduis, donc je peux tuer (ou blesser grièvement) une autre personne et ma responsabilité (de bien me comporter, de ralentir, de ne pas boire, de ne pas me shooter, etc.) est donc impérieuse et infinie.

    Nous n'y sommes pas...

      • Mardi 3 Juillet 2018 à 08:29

        ça me va !

        En même temps, ce serait quand même dommage de se faire la guerre pour une question aussi secondaire qu'une limitation de vitesse...

      • entre parenthèses
        Lundi 2 Juillet 2018 à 23:17

        "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire".  Cette célèbre phrase, vous auriez pu la prononcer, cher Boris.

        En publiant sans en retrancher une virgule mon propos d'hier, vous avez prouvé à quel point vous êtes tolérant.  Soyez en infiniment remercié.  Je ne suis pas sûr, qu'à votre place, j'aurais eu cette élégance.

        Je ne vous ferai pas changer d'avis, vous ne me convaincrez pas.  En conséquence, "Brisons là, Monsieur, ce discours deviendrait ennuyeux".

        Vous, Evelyn Hall ; moi, Pierre Corneille ; nous sommes quittes.

    9
    entre parenthèses
    Lundi 2 Juillet 2018 à 12:03

    Je suis maso, je le confesse.

    Pourquoi suis-je venu consulter ce blog que j'apprécie, le lendemain du jour d'entrée en vigueur de la nième privation de liberté ?  Je dois aimer me faire du mal.  C'était couru d'avance que le triomphalisme allait s'afficher pleine page.  J'espère que le champagne a coulé à flots hier entre vous, Chantal Perrichon, la femme la plus détestée de France et Édouard Philippe, la dernière recrue de votre club fermé.

    Quoi que fassent les gouvernements successifs, qui multiplient années après années les mesures répressives, ce n’est jamais assez ! On limiterait la vitesse sur autoroute à 60 km/h, sur les nationales à 40 km/h, et en ville à 20 km/h, on triplerait le montant des amendes, vous en réclameriez encore davantage !

    A vos yeux, qui sont les pires salauds de la société française ? Les automobilistes. Pas les racailles qui, avec de belles bagnoles, pourrissent la vie de leurs concitoyens avec des rodéos nocturnes, s’amusent à griller des feux rouges, à monter sur les trottoirs, à bloquer une rue parce qu’ils ont envie de discuter avec un ami, pas ceux qui par leur incivilité, ne respectent pas le « vivre ensemble » et la sécurité d’autrui ! Vous ne les ciblez pas, ceux là ! Vos cibles, ce sont les 75 % de français hostile à cette nouvelle surenchère pseudo-sécuritaire.

    Bien évidemment, cela va sans dire, je suis pour les sanctions les plus dures contre ceux qui, délibérément, mettent en danger la vie d’autrui, et l’intégrité physique de leurs semblables. Mais cela n’a rien à voir avec la dictature des radars, simples "pompes à fric" dont le fond de commerce est constitué des petits dépassements, la majorité des PV, voyez les statistiques officielles, elles sont publiques.

    Qu'Aznavour me pardonne, "Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître", celui où il était agréable de conduire. Aujourd’hui, c’est devenu un enfer, et une angoisse permanente. Tout conducteur vit dans la hantise d’un moment de distraction, d’un panneau non vu à cause d’un poids lourd, et d’une nouvelle amende.

    Résultat de tout cela ?  De plus en plus de gens roulent aujourd’hui sans permis parce qu'ils doivent choisir entre cette infraction ou la perte de leur boulot.  Bravo, ne changez rien, continuez.  Mais, s'il vous plait, militez dans l'assoc de Mme Perrichon, et épargnez-nous sur ce blog si intéressant la propagande de la répression routière institutionnalisée.

    Que diriez-vous si j'étalais ici mes convictions politiques, religieuses ou sexuelles ?  Vous me censureriez, et vous auriez raison.  Je vous demande juste un peu de décence : ayez le succès modeste, s'il vous plait.

    Bien à vous.

     

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    8
    Samedi 30 Juin 2018 à 16:43

    @ Manu

    La réduction de la vitesse épargne des vies (la mienne, la vôtre, celle de vos enfants, etc.) et diminue la gravité des blessures si l'accident a eu lieu. Personnellement, ça me suffit amplement comme motif de mise en œuvre.

    Pour les autres causes d'accident que vous mentionnez (et vous avez raison), ce n'est pas parce qu'elles existent que l'excès de vitesse n'est pas de toute façon, indépendamment de tout autre facteur, multiplicateur et aggravateur du risque.

    Les aspects financiers sont aussi un élément : moins de blessés dans les centres de rééducation, c'est moins d'argent à dépenser, mais ce n'est sans doute pas l'essentiel.

    En réduisant votre vitesse, la vie que vous épargnez, c'est peut-être la vôtre... C'est déjà ça, non ?

    7
    Manu
    Samedi 30 Juin 2018 à 12:43

    Il me semble que ce projet de limitation de vitesse est une façon déguisée et maladroite de redresser les comptes catastrophiques de l'état. Les gens seront obligés de prendre l'autoroute plus souvent et avec la multiplication des amendes il y aura là un bon pactole à venir. Quelles sont les causes des excès de vitesse ? L'alcool, on fait quoi ? les stupéfiants, on fait quoi ? les malaises ça va changer quoi ? les appels téléphoniques on fait quoi ? Là sont les racines du mal, là doivent être les remèdes, un excès de vitesse ne rend ni ivre, ni drogué, ni inconscient.

     

    6
    Samedi 30 Juin 2018 à 09:00

    @Arsène

    Merci pour vos remarques.

    Ceci dit, TOUT a été amplement, et par des spécialistes, et sur le plan international, montré, démontré, expliqué, documenté, argumenté, etc. sur le fait que la réduction de la vitesse entraîne systématiquement une réduction du nombre et de la gravité des accidents.

    Comme toujours, il y a une courbe d'apprentissage : c'est dur au début, puis c'est moins dur, puis ce n'est plus dur du tout... Il faut juste patienter et, dans quelques mois, plus personne ne se plaindra de cette bonne et sage décision.

    5
    Arsène
    Samedi 30 Juin 2018 à 08:46

    Je pense que c'est autant sur la forme que sur le fond que cette décision fait polémique.Sans vouloir faire de politique, ce blog n'est pas le bon endroit, il aurait été  humainement judicieux d'expérimenter puis de démontrer l'intérêt de la démarche. L'exacerbation des citoyens à subir des décisions, à accepter le changement de manière autoritaire ne fait que renforcer une opposition systématique. Il y a du mécontentement dans l'air surchauffé de ce début d'été.

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