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Par Boris le 5 Mars 2019 à 07:56
Souvenez-vous. C’était en 2014, en juillet (lire ici « Spaghetti blues »). Nous avions donné un petit coup de projecteur sur un méli-mélo de câbles accrochés vaille que vaille à un poteau électrique, près de la Place Henri IV.
État actuel. C'est comme vous voudrez... - Cliquer sur la photo pour l'agrandir
Presque cinq ans plus tard, cet embrouillamini câblé fait toujours partie du paysage urbain sullylois. Ce n’est pas particulièrement esthétique, mais, finalement, tout le monde semble s’y être habitué.
Pourvu qu’on ne vienne pas maintenant nous le démêler !
[Mis en ligne le 5/03/2019]
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Par Boris le 1 Mars 2019 à 19:46
C’est très bientôt l’ouverture de la pêche en eaux douces, même si elle n'est pas permise partout.
L’occasion idéale de (re)lire ce petit texte extrait des Histoires naturelles (1896) de notre bon Jules Renard. Coup de chance, ce petit texte s’intitule « Poissons ». La mort est bien faite…
Poissons
M. Vernet n’était pas un pêcheur à embarras, un pêcheur savant, vaniteux, bavard, insupportable, il n’avait point de costume spécial, d’engins coûteux et inutiles, et la veille de l’ouverture ne lui donnait pas la fièvre. Une ligne lui suffisait, de fil cordonné ; un bouchon discrètement peint, des vers de son jardin comme amorce, et un sac de toile où il rapportait le poisson. Pourtant M. Vernet aimait la pêche ; passionnément, ce serait trop dire ; il l’aimait bien, il n’aimait plus qu’elle, après avoir renoncé successivement, pour des raisons diverses, à ses exercices préférés.
La pêche ouverte, il pêchait presque tous les jours, le matin ou le soir, le plus souvent au même endroit. D’autres pêcheurs accordent de l’importance au vent qu’il fait, au soleil qui chauffe, aux nuances de l’eau, M. Vernet aucune.
Sa perche de ligne de noisetier à la main, il partait à son gré, longeait l’Yonne, s’arrêtait aussitôt qu’il ne voulait pas aller plus loin, déroulait, posait la ligne, et passait d’agréables moments, jusqu’à l’heure de revenir à la maison pour déjeuner ou dîner. M. Vernet n’était pas assez fantaisiste, sous prétexte de pêche, pour manger mal à l’aise, dehors.
C’est ainsi qu’il se trouva, dimanche dernier, le matin, d’assez bonne heure, s’étant pressé un peu ce premier jour, assis sur l’herbe, et non sur un pliant, au bord de la rivière.
Tout de suite, il s’amusa autant qu’il pouvait. Cette matinée lui semblait délicieuse, non pas seulement parce qu’il pêchait, mais parce qu’il respirait un air léger, parce qu’il voyait miroiter l’Yonne, suivait de l’oeil une course sur l’eau de moustiques à longues pattes, et écoutait des grillons chanter derrière lui.
Certes, la pêche l’intéressait aussi, beaucoup.
Bientôt, il prit un poisson.
Ce n’était pas une aventure extraordinaire pour M. Vernet. Il en avait pris d’autres ! Il ne s’acharnait pas après les poissons, il était homme à s’en passer, mais chaque fois qu’un poisson mordait trop, il fallait bien le tirer de l’eau. Et Vernet le tirait toujours avec un peu d’émotion.
On la devinait au tremblement de ses doigts qui changeaient l’amorce.
M. Vernet, avant d’ouvrir son sac, posa le goujon dans l’herbe. Il ne faut pas dire : « Quoi ! Ce n’était qu’un goujon ! » Il y a de gros goujons qui agitent si violemment la ligne que le coeur du pêcheur bat comme à un drame.
M. Vernet, calmé, rejeta sa ligne à l’eau et au lieu de mettre le goujon dans le sac, sans savoir pourquoi (il ne sut jamais le dire), il regarda le goujon.
Pour la première fois, il regarda un poisson qu’il venait de prendre ! D’habitude, il se dépêchait de lancer sa ligne à d’autres poissons, qui n’attendaient qu’elle. Aujourd’hui, il regardait le goujon avec curiosité, puis avec étonnement, puis avec une espèce d’inquiétude.
Le goujon, après quelques soubresauts qui le fatiguèrent vite, s’immobilisa sur le flanc et ne donna plus signe de vie que par les efforts visibles qu’il faisait pour respirer.
Ses nageoires collées au dos, il ouvrait et fermait sa bouche, ornée, à la lèvre inférieure, de deux barbillons, comme de petites moustaches molles. Et, lentement, la respiration devenait plus pénible, au point que les mâchoires hésitaient même à se rejoindre.
« C’est drôle, dit M. Vernet, je m’aperçois qu’il étouffe ! »
Et il ajouta :
« Qu’il souffre ! »
C’était une remarque nouvelle, aussi nette qu’inattendue. Oui, les poissons souffrent quand ils meurent ; on ne le croit pas d’abord, parce qu’ils ne le disent pas. Ils n’expriment rien ; ils sont muets, c’est le cas de le dire ; et par ses détentes d’agonie, ce goujon semblait jouer encore !
Pour voir les poissons mourir, il faut, par hasard les regarder attentivement, comme M. Vernet. Tant qu’on n’y pense pas, peu importe, mais dès qu’on y pense !…
« Je me connais, se dit M. Vernet, je suis fichu ; je m’interroge et je sens que j’irai jusqu’au bout de mon questionnaire ; c’est inutile de résister à la tentation d’être logique : la peur du ridicule ne m’arrêtera pas ; après la chasse, la pêche ! Un jour quelconque, à la chasse, après un de mes crimes, je me suis dit : De quel droit fais-tu ça ? La réponse était toute prête. On s’aperçoit vite qu’il est répugnant de casser l’aile d’une perdrix, les pattes d’un lièvre. Le soir, j’ai pendu mon fusil qui ne tuera plus. L’odieux de la pêche, moins sanglante, vient seulement de me frapper.
À ces mots, M. Vernet vit le bouchon de sa ligne qui se promenait sur l’eau comme animé, comme par défi. Il tira machinalement une fois de plus. C’était une perche hérissée, épineuse, qui, goulue comme toutes ses pareilles, avait avalé l’hameçon jusqu’au ventre. Il fallut l’extraire, arracher de la chair, déchirer des ouïes de dentelle rouge, se poisser les mains de sang.
Oh ! il saignait, celui-là, il s’exprimait !
M. Vernet roula sa ligne, cacha au pied d’un saule les deux poissons qu’une loutre y trouverait peut-être et s’en alla.
Il semblait plutôt gai et méditait en marche. « Je serais sans excuse, se disait il. Chasseur, même si je pouvais m’offrir avec mon argent d’autre viande, je mangeais du moins le gibier, je me nourrissais, je ne donnais pas la mort uniquement par plaisir, mais Mme Vernet rit bien, quand je lui apporte mes quelques poissons raides et secs, et que je n’ose même pas, honteux, la prier de les faire cuire. C’est le chat qui se régale. Qu’il aille les pêcher lui-même s’il veut ! Moi, je casse ma ligne ! » Cependant, comme il tenait encore les morceaux brisés, M. Vernet murmura, non sans tristesse :
« Est-ce enfin devenir sage, est-ce perdre déjà le goût de vivre ?
[Mis en ligne le 2/03/2019]
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Par Boris le 26 Février 2019 à 09:17
Le gris est tendance. Un peu partout. Dans notre bonne commune, le gris semble s’imposer dans les devantures des commerces du centre-ville.
Pour preuve, la boulangerie-pâtisserie Chevallereau de la rue Porte de Sologne vient tout récemment de se refaire une beauté… en gris.
Avant
Après
La nouvelle devanture, tout de gris vêtue. (Désolé, mais il y a toujours une bagnole qui pollue l'air et la vue...) - Cliquer sur la photo pour l'agrandir
Toutes les devantures n’ont toutefois pas adopté cette couleur. Heureusement…
Bref, aujourd’hui, petit tour d’horizon non exhaustif en gris souris, gris taupe, gris perle, gris anthracite ou gris métal.
Pour en savoir un peu plus sur les devantures commerciales, lire également ici « Le rouge et le noir », ici « Et si on s’intéressait aux enseignes drapeaux ? » et ici « Vive les années 1970 ! ».
[Mis en ligne le 26/02/2019]
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Par Boris le 21 Février 2019 à 09:37
Ça (se) débat un peu partout, et dans notre bonne commune aussi. Ça va faire des millions de litres de salive et des milliards de mots. Ce n'est pas rien... Comme sur un nuage.
Nuage de mots réalisé à partir de textes divers concernant le Grand débat national - Cliquer sur l'image pour l'agrandir
[Mis en ligne le 21/02/2019]
4 commentaires -
Par Boris le 18 Février 2019 à 08:25
Vous ne pouvez pas ne pas l’avoir remarqué. Depuis la mise en place des poubelles pucées (et de la facturation au nombre de levées) dans le cadre de la « redevance incitative », les dépôts sauvages se sont multipliés dans notre bonne commune, qui prend à certains moments des faux airs de dépotoir à ciel ouvert.
Au point que même le dernier Sully Mag (lire ci-dessous) pourtant peu habitué à évoquer ce qui fait tache, s’en fait l’écho (photo peu ragoûtante à l’appui !). C’est juré, le taureau est pris par les cornes et 2019 sera donc l’« année de la propreté » avec la création d’une commission du même nom. Soit.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir
Vous l’aurez noté, il s’agit en fin de compte de « mettre en place des actions conjuguées qui soient efficaces sur le terrain ». L’option « actions inefficaces », qui prévalait jusqu’alors, a, semble-t-il, été écartée… On ne peut que s’en réjouir.
Bref, pour l’instant, hormis la création de « Super Dédé Tritus » (ça, c'est du sérieux !), tout cela semble encore très vague. La nouvelle commission, apprend-on, est composée de gens de bonne volonté « prêts à agir », sans toutefois que des pistes soient précisément évoquées.
Rappelons qu’il s’agit d’un engagement (lire ci-dessous) pris en 2014 par l’équipe municipale en place et formulé ainsi :
« Régler définitivement le problème du ramassage des ordures ménagères » (déjà identifié comme problème... en 2014).
Reste à espérer que cette commission saura trouver les/des solutions à ce problème qui dure maintenant depuis plusieurs années et s’est enkysté dans le paysage urbain sullylois.
[Mis en ligne le 18/02/2019]
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