• La halle et La Halle

     

    Autres temps, autres mœurs… La halle aux grains située en plein cœur de notre bonne (et ancienne) commune a vécu. Lors de la reconstruction d’après-seconde guerre mondiale, elle a été jugée démodée, plus en phase avec la « nouvelle » époque et priée d’aller se faire voir ailleurs.

    Aujourd’hui, la halle est devenue La Halle (avec des majuscules) et se trouve à Bonnée, dans la zone commerciale de la rive nord de notre fleuve tout ce qu’il y a de plus royal. Entre Lidl, son voisin immédiat, et Mc Donald’s, son autre voisin un peu moins immédiat, au moins s’agit-il d’un nom bien de chez nous… Ceci dit, n’y cherchez ni grain, ni graines ! Vous y trouverez en revanche des chaussures (lire également ici « Au siècle dernier, c'est sûr, les chausseurs sullylois savaient chausser ») et des vêtements (lire également ici « Habits, fringues, nippes, fripes et vêtements » en tout genre et style (stop, on ne va pas quand même faire de la pub…).

    Sur la première carte postale ancienne, on voit cette ancienne halle aux grains. Elle est déserte, mais, dans le superbe ouvrage de Dany Lemelin souvent évoqué sur ce blog, et malheureusement introuvable aujourd’hui, Sully-sur-Loire, À la recherche du passé suspendu, cette même halle est particulièrement animée.

     

    Photo 1

    La halle et La Halle

     

    Photo 2

    La halle et La Halle La halle et La Halle

    Photo ancienne extraite du livre de Dany Lemelin, Sully-sur-Loire, À la recherche du passé suspendu (1999)                              

    Même lieu aujourd'hui

    Cliquer sur les photos pour les agrandir

     

     

    Dans un cliché comme dans l’autre, c’est l’occasion de voir ce qui se trouvait au début des années 1900 dans ce qu’on appellerait dans le jargon urbanistique actuel « l’hyper-centre » de notre commune.

    Les deux photos ont été prises dans la rue du Grand Sully, en regardant vers le nord. En arrière-plan, on aperçoit ce qui est aujourd’hui l’Avenue de Béthune (rue du Pilier, comme elle s’appelait à l’époque des photos) et le mail arboré de tilleuls (le Square du Souvenir et le monument aux morts n’existaient pas encore, la Grande guerre n’ayant pas encore eu lieu…) aujourd’hui détruit, avec la perspective en forme de piste d’atterrissage pour poids lourds que l’on connaît malheureusement aujourd’hui.

    La halle aux grains occupait l’intégralité de l’îlot, à peu près de forme carrée, où se trouvent actuellement le bureau de poste et ses arrières ainsi que la librairie-papeterie notamment, compris entre les actuelles rues du Grand Sully (Grande Rue), du Maréchal Foch (Rue aux Prêtres), de la Porte des Sables (même appellation) et Jean Jaurès (Rue de la Halle). Elle a la forme d’un atrium entouré d’un péristyle reposant sur de fines colonnes, sans doute en fonte, étant donné l’époque probable de construction. La construction en front de rue ressemble à un décor de cinéma, puisque le rez-de-chaussée ne comporte… que la façade; le reste de ce rez-de-chaussée est une coquille vide ; il n’y a aucun mur et toute la partie supérieure du bâtiment repose à l’arrière sur plusieurs (quatre, semble-t-il) piliers en maçonnerie nettement visibles sur la photo 1.

    Le platane que l’on aperçoit, sur la photo 1, dans l’alignement de la Grande rue, se trouve juste devant le Café des Arts actuel. Sur cette même photo, on distingue l’un des peupliers qui bordaient le ru d’Oison coulant alors en plein air, dans ce qui est aujourd’hui le Square du Souvenir (pour découvrir la configuration ancienne de ces lieux , lire ici « Le ru d'Oison »).

    Sur la photo 1, on reconnaît à gauche le perron de l’actuel restaurant « Le Sud ». Un peu plus loin du photographe, vers la droite, on aperçoit l’entrée de la rue du Maréchal Foch actuelle (le rang de maisons actuel abritant notamment le restaurant « Les Baguettes d’Or » est issu de la reconstruction d’après-guerre ; ce n’est plus celui que l’on voit sur ces photos anciennes). Quelle était cette boutique qui fait l'angle et qu'y vendait-on ?

    De même n’existe plus le rang de maisons que l’on voit à gauche de la photo 2, juste en face de la halle. Ces maisons ont toutes été démolies lors des bombardements de la Seconde guerre, avant d’être reconstruites dans les années 1950, telles que nous les connaissons encore aujourd’hui. Le groupe de femmes qui vendent leurs légumes sur le trottoir se trouvent devant la boutique d'un horloger (l'enseigne indique « Chenille »). À gauche de cette boutique, une publicité (réclame...) pour une assurance, l’Urbaine (on lit les trois dernières lettres « INE ») ainsi que « CENDIE » (vraisemblablement « Incendie ») et, à droite, très probablement un imprimeur (Boutroux ?).

    À droite de la photo 2, on distingue trois commerces disparus : le « Café de la Loire » (à l'angle de la rue Porte des Sables et de la rue aux Prêtres -  et la graineterie Hardy (en face du café). En revanche, on ne distingue pas l’enseigne de la boutique à l’auvent rayé, à droite de la graineterie (peut-être un lecteur sait-il de quelle boutique il s’agit). Pour en savoir un peu plus sur la configuration des lieux à cette époque, lire ici « À l'époque où l'Avenue du Pont n'était pas encore l'Avenue de Béthune ».

    Contrairement à la plupart des autres bâtiments de ce quartier, cette halle aux grains n'a pas été démolie lors des bombardements de juin 1940. Elle a été supprimée par décision municipale lors de la reconstruction du centre-ville de la commune.

     

    [Mis en ligne le 8/10/2019]

     

    « 30 septembre 1988 (la réponse)Les platanes de la route de Cerdon (suite) »

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :