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    Ce dispositif est aujourd’hui bien connu et mis en œuvre dans de nombreuses villes. Il s’agit d’un espace réservé aux cyclistes et généralement matérialisé en vert (mais pas nécessairement) avec logo idoine. Situé juste avant le feu de circulation (sens de circulation), il présente plusieurs avantages :

    -         meilleure visibilité du cycliste par les automobilistes

    -         présélection du tourne-à-gauche

    -         démarrage avant les voitures (une longueur d’avance)

    -         respiration des gaz d’échappement évitée

    Si vous souhaitez en savoir plus, cliquez ici pour télécharger le document (2,5 Mo) du Certu (Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques).

    À Sully, ce dispositif pourrait avantageusement être mis en place au carrefour où se trouvent les seuls feux de circulation de la commune, ce qui serait un véritable atout de sécurité, notamment pour les tourne-à-gauche (boulevard du Champ de Foire vers route de Cerdon et boulevard Jeanne d’Arc vers rue Porte de Sologne).

    Le fin du fin en la matière est le double feu de circulation (un pour les autos, derrière le sas vélo, et un pour les vélos) décalé (avec un temps d’avance au vert pour les cyclistes, ce qui leur permet de prendre quelques mètres d’avance), mais il ne faut pas rêver : nous ne sommes pas au Danemark, petit pays bizarre où les édiles se déplacent tous les jours à vélo, comme tout le monde !

     

     

     

     

    [Mis en ligne le 2/08/2013]

     


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    Le maire de Sully ferait-il une allergie aux tilleuls ou aurait-il un souvenir d’enfance traumatisant lié à une infusion de tilleuls ?

    On peut légitimement se poser ces questions au vu du nombre de tilleuls qu’il a fait abattre depuis le début de son mandat.

    Derniers tilleuls sur la liste : pas plus tard que la semaine dernière, ceux de la place Boige (rue du Bout du Monde).

     

    Avant

    Les tilleuls, le maire et le Zirtec

     

    Après (état actuel)

    Les tilleuls, le maire et le Zirtec

     

    Rappelons que le tilleul est, avec l’orme, l’arbre par excellence du Duc de Sully, qui en a fait planter partout en France (pour en savoir plus, on lira avec profit l’excellent travail de Terry Brown (en anglais) ici.

    On gardera également en mémoire la plantation d’un tilleul ainsi que la plaque commémorative au collège Maximilien de Sully, sur laquelle sont écrits ces quelques mots : « Offert par l’association de jumelage de Bradford on Avon à la ville de Sully-sur-Loire afin de perpétuer la tradition instaurée par le duc de Sully qui planta des arbres dans toute la France. » (photo ici)

    Malheureusement, la destruction, au début de cette année, des tilleuls qui agrémentaient l’entrée de la ville dans l’avenue de Béthune (lire ici et ici) et celle, tout aussi spectaculaire, dont a été victime il y a quelques années (octobre 2007) le rang de tilleuls centenaires de l'allée des Jardiniers montrent à l’évidence que cette tradition est actuellement bien malmenée à Sully.

     

    Avant

    Les tilleuls, le maire et le Zirtec

     

    Après

    Les tilleuls, le maire et le Zirtec

    Allée des Jardiniers (Photos : Les Jardiniers)

     

    Il reste quelques tilleuls dans l’allée de Plaisance (huit, voir photo ci-dessous) qui semblent n’avoir été conservés que pour dissimuler la friche industrielle de l’ancienne biscuiterie Rougier, d’une élégance discutable, et quelques-uns sur le Chemin de la Levée.

     

    Les tilleuls, le maire et le Zirtec

    Tilleuls de l'allée de Plaisance

     

    Place du Grand Sully, devant l’église, les neuf tilleuls sont bien là, pour l'instant.

    Il en reste également huit, place de la Trémoïlle – pour lesquels il y a fort à craindre (lire ici) étant donné l’aménagement du centre-ville prévu avec, aux dernières nouvelles officieuses, la création d’une fontaine sur cette place.

    Les quatre tilleuls centenaires de la rue des Petits Fossés – tilleuls semblables à ceux qui se trouvaient dans l’allée des Jardiniers le long du ru d’Oison, ont pour l’instant échappé au massacre (pour combien de temps encore, étant donné la frénésie anti-tilleuls actuelle ?).

     

    Les tilleuls, le maire et le Zirtec

    Tilleuls, rue des Petits Fossés (à l'arrière-plan)

     

    Le maire semble ne pas s’en prendre aux platanes… qui, jusqu’à présent, ont échappé aux foudres de la tronçonneuse municipale. Signalons au passage que cette tronçonneuse n’a en fait rien de municipal (hormis le coût pour la collectivité) puisque la municipalité fait appel en l’occurrence aux services d’une entreprise extérieure.

    J’entends d’ici votre question : quid des tilleuls de l’allée des Tilleuls (la bien nommée) ?

     

    Les tilleuls, le maire et le Zirtec

    Allée des tilleuls (Photo : B. M.-S.)

     

    Ceux-là semblent bel et bien protégés par l’appellation de l’allée… Comment diable le maire pourrait-il s’y prendre pour faire abattre les tilleuls de l’allée des Tilleuls ? Pour l’heure, il semble ne pas encore avoir trouvé la solution...

     

     

     

    [Mis en ligne le 31/07/2013]

     


    6 commentaires
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    Le maraîchage, troisième mamelle sullyloise 

    La croix de Saint-Fiacre, patron des jardiniers 

     

     

     

     

    En ce week-end de comice, rendons un petit hommage aux maraîchers sullylois.

    Christian Cardoux, dans son excellent Sully-sur-Loire de la Révolution française à la Révolution industrielle (2003) déjà cité ici, nous en dit un peu plus sur la tradition maraîchère sullyloise (Chapitre VI : Le dix-neuvième siècle – suite et fin, Petite monographie de Sully à la fin du XIXe siècle, pages 75-76).

    « 

    La culture maraîchère a probablement pris son essor dans les siècles passés, au moment où les Sullylois ont pu s’affranchir de la protection, mais aussi de la contrainte de son enceinte fortifiée. Le quartier du Pontereau, au sol alluvionnaire et fertile, enrichi encore par des apports réguliers de fumier et de terre de routes – ce seront les seuls engrais pendant longtemps – est particulièrement propice au jardinage, et les légumes de Sully sont toujours les meilleurs du monde […]. Des dynasties familiales de jardiniers se succèdent dans ce quartier d’une trentaine d’hectares, route de Coullons, route de Gien, route de Cerdon, rue de la Gare et rue de la Blanchisserie, arrosé en partie par le ru d’Oison. Le centre en est, très approximativement, la Croix Saint-Fiacre, au carrefour de la route de Bourges et de la rue des Épinettes, et qui a été restaurée en 1964. Citons, pour en garder la mémoire, et pour rendre hommage à leur apport au renom de Sully, quelques noms de la trentaine de familles dont les générations successives ont fait la renommée du maraîchage sullylois : les Montereau, Plancheron, Poulain, Avezard, Foquet, Giroux-Gautray, Chollet-Turpin, Génicot, Méthivier, Lestrat, Champion-Beaumane, Domain, Serre, Pouillot…, et j’en passe.

    Leur production est de deux sortes :

    -      Fruits, fleurs et légumes traditionnels : oignons, carottes, pommes de terre, choux-pommes, choux-fleurs, poireaux, épinards, haricots et salades diverses, proposés à la clientèle au marché de Sully le lundi**, un des plus importants de la région (il se tient sur les trottoirs de la Grande Rue avant d’être transféré sur les anciens fossés de la ville), et aussi sur les marchés de Gien, Nogent, Lorris, Souvigny, Cerdon, Argent, assez loin à la ronde donc, en ces temps où les transports se font en carriole attelée. 

    -      Les plants, surtout de betteraves fourragères, de choux-raves et de choux fourragers, destinés à être repiqués dans toutes les fermes des alentours. Les fermiers n’ont ni le temps ni l’art de produire ces plants de « légumes » comme ils disent, qui serviront de nourriture au bétail en hiver. Peut-être également le sol de leurs terres solognotes n’est pas particulièrement favorable au développement de semis qui réclament beaucoup de conditions favorables. Cette production se compte, au début du XXe siècle, en millions de pieds.

    Le jardinage est un travail pénible qui ne permet guère de faire fortune. Les jardins de 2 000/3 000 mètres carrés sont bêchés à la main et l’arrosage d’été, à partir de puits et de fontaines profondes, est également manuel.

    Le chemin de fer – encore – améliore la condition des maraîchers, en leur permettant d’envoyer leurs légumes aux halles de Paris, où ils sont appréciés, et de se spécialiser, particulièrement dans les salades. Ce trafic perdurera jusqu’à la deuxième guerre mondiale.

    Une innovation ajoutera un plus au début du siècle suivant à la notoriété du maraîchage sullylois : il s’agit de la culture du (ou de la) crosne (ou crosnes) qui apparaît vers 1905. Le crosnes – adoptons cette orthographe – est un rhizome importé du Japon en 1858 par un certain M. Pailleux qui en cultive dans son jardin, à Crosnes, en Seine-et-Oise, d’où son nom. Petit légume, au goût délicat, intermédiaire entre l’artichaut et le salsifis, il a cependant un défaut : sa culture, sa récolte, sa préparation exigent beaucoup de main-d’œuvre, ce qui le fera presque disparaître des marchés après la Libération. Il en a cependant encore été servi au banquet de la Saint-Hubert 1952.

    Si on ne faisait pas fortune dans le maraîchage, on s’entraidait. Un comité de maraîchers, fondé en 1780, s’était transformé en confrérie en 1830. Son principal rôle était de conduire les morts de la confrérie à leur dernière demeure et de fêter la Saint-Fiacre, le dimanche suivant le 30 août, avec messe, vêpres, procession derrière la bannière à la croix du saint patron, route de Cerdon et autour du quartier du Pontereau, le tout se terminant le soir par un banquet. Cependant les prières à Saint-Fiacre se révélèrent inefficaces lors de la sécheresse – centennale ? – de 1893, où l’on compta 73 jours sans pluie. Pour se venger, le bâtonnier de la confrérie ensevelit la statue du malheureux saint, dont il était dépositaire, dans un tonneau de cendre, ce qui fit grand scandale : la dite statue fut désormais conservée à l’église.

    Sympathique corporation, vivant un peu en vase clos, comme le faisaient les mariniers de Loire, elle a rétréci comme peau de chagrin : la confrérie a disparu en 1895. Il reste encore à ce jour quelques jardiniers qui, comme le faisaient leurs prédécesseurs, viennent offrir leurs produits le lundi matin et apporter une pointe de nostalgie et de tradition sur le marché de Sully-sur-Loire. 

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    ** Les jardiniers protestent régulièrement contre le choix du lundi comme jour de marché, qui les oblige à préparer leurs légumes le dimanche, quand tout le monde se repose.

     »

     

     

     

    [Mis en ligne le 29/07/2013]

     


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